Figures locales : Marion de la Bot’à Marion
La Bot’a Marion a été créée par Marion Anquez en mai 2021. Marion a 36 ans ; elle est botaniste, animatrice nature et cueilleuse de plantes sauvages comestibles.
Mais qui de mieux que Marion elle même pour vous parler de son univers ?
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“Bonjour Marion, peux-tu nous en dire plus sur ton métier ?”
Bonjour ! Il est bon de savoir que mon métier est composé de 3 parties :
Tout d’abord, la partie botaniste. Un botaniste est un expert qui va recenser les plantes, savoir les identifier, donner leur nom en français et en latin, et connaitre leur statut. On va souvent lui demander d’intervenir lorsqu’il y a des travaux afin de recenser les plantes présentes pour savoir si celles-ci sont protégées ou non.
Ensuite, la partie animatrice nature consiste à réaliser des sorties pour sensibiliser le public à notre nature et à sa protection. Ces sorties sont autant à destination du grand public que des scolaires.
Enfin, le métier de cueilleuse de plantes sauvages comestibles c’est quelque chose que je fais à côté. Je cueille des plantes dans le but de les vendre ensuite à des restaurateurs ou cuisiniers afin qu’ils puissent les intégrer dans leurs mets.
“Quel a été ton parcours scolaire pour exercer ces métiers ?”
Tout d’abord, j’ai effectué une licence en biologie des organismes, des populations et des écosystèmes spécialisée dans la biologie végétale à Toulouse. Par la suite, j’ai réalisé un Master en gestion de l’environnement spécialisé en bio-ressources végétales et développement durable à Corte en Corse. Après quelques années dans le monde du travail, j’ai repris des études en faisant un diplôme universitaire d’ethnobotanique appliquée à Grenoble.
Je sais que je veux être botaniste depuis l’âge de 14 ans. J’imaginais le métier comme Indiana Jones pour les plantes et ça me faisait rêver !
“Aurais-tu des conseils à donner à des personnes qui souhaiteraient faire ce métier ?”
Les connaissances en botanique s’acquièrent par du travail personnel, notamment en travaillant avec d’autres botanistes ou dans des associations. C’est un métier où les connaissances personnelles primes réellement. Pour ce qui est des diplômes, il est nécessaire d’avoir minimum une licence professionnelle. Il est également important de savoir rédiger et se servir d’un logiciel de cartographie ou de bases de données.
“Tes études ont-elles été théoriques ou as-tu eu la chance de pouvoir pratiquer à travers des stages ?”
Je me suis battue pour obtenir des stages car je voulais être certaine que le métier me plairait avant de me lancer. Pour ma part, mon cursus a été assez théorique. J’ai d’abord eu l’opportunité de pouvoir réaliser un stage sur les lianes en Malaisie. J’ai ensuite fait un stage au sein de l’institut du végétal Arvalis. Enfin, j’ai réalisé mon stage de fin de Master au conservatoire botanique de Corse.
“Quels ont été tes motivations pour créer La Bot’à Marion ?
A la suite de mes études, j’ai eu beaucoup d’expériences professionnelles différentes. J’ai travaillé en bureau d’étude à Avignon, j’ai réalisé un service civique en Nouvelle Calédonie, j’ai été conservatrice d’une réserve naturelle dans l’Aube, puis animatrice Natura 2000 au Marais d’Orx. Mon contrat au Marais d’Orx était de 3 ans. A la fin de ces 3 ans, je n’ai pas souhaité renouveler mon CDD car je désirais être davantage sur le terrain. J’ai donc réfléchi à la création d’un projet.
Au départ, je voulais monter un salon de thé-herboristerie.
J’adore la cuisine et la botanique, je voulais donc mêler ces deux passions.
Puis, le COVID est arrivé… Ce n’était alors pas le moment d’ouvrir un commerce. De plus, une maladie m’ayant été découverte, je devais bouger. J’ai donc décidé de me mettre botaniste à mon compte et réaliser mes propres animations.
Je réalise certaines animations seules, mais je travaille également avec deux partenaires : Laurent Techoueyres pour des sorties découverte de la flore et du patrimoine de Capbreton* ; et Luna, qui est naturopathe, pour faire découvrir les plantes médicinales et comestibles. *N.B : A partir de cette année, la sortie « flore et patrimoine de Capbreton » se terminera avec une dégustation de vin au Domaine de la Pointe.
“Quel est ton public?”
Il est vrai que j’ai beaucoup de pharmaciens et de naturopathes qui viennent faire mes sorties. Mais ce ne sont pas les seuls ! J’ai également des personnes qui emménagent dans la région et qui désirent connaitre ce qu’il y a autour de chez eux.
En règle générale, ce sont surtout des gens qui sont curieux de tout et qui souhaitent découvrir de nouvelles choses.
Pour les chasses au trésor botaniques, ce sont souvent des parents qui n’oseraient pas venir à mes sorties en étant seul car ils complexent sur leurs connaissances en botanique. Alors, le fait de venir avec des enfants facilite les questions !
Pour mon travail avec Luna, notre clientèle est plus jeune et presque exclusivement féminine car Luna est spécialisée dans les problèmes féminins. Nous avons donc souvent de jeunes mamans qui viennent nous voir.
“Quel(s) conseil(s) à propos de l’environnement aimerais-tu donner aux personnes qui nous lisent ?”
Je pense qu’il est important de s’intéresser à ce qu’on a autour de soi car au plus nous allons connaitre au mieux nous allons protéger.
J’ai l’impression que nous sommes de moins en moins vigilants quant aux déchets que nous laissons dans la nature, alors que la sensibilisation qui est faite est importante. Je trouve qu’il y a un relâchement à propos de ça et que nous devrions donc être plus attentifs.
Le plus important pour moi c’est d’être curieux.
Souvent, les enfants me demandent « à quoi ça sert ? ». Je réponds toujours que tout a une utilité, même si on ne la voit pas : si ça a été créé, si ça vit, c’est pour une raison, ce n’est pas pour rien !