Capbreton, Cap-breton, Capberton en des temps plus anciens,… L’origine du nom est encore aujourd’hui une énigme pour les historiens et les linguistes. Découvrons son évolution (population, architecture, rôle,…) au fil de son Histoire.

Son nom

Les premières mentions

Le nom de “Capbreton” apparait pour la première fois dans la deuxième moitié du XIIe siècle (vers 1165-1170) à la fin d’une ordonnance de Bertrand, vicomte de Labourd, règlementant le prix du passage à acquitter pour aller par voie fluviale de Bayonne à Capbreton ou de Capbreton à Bayonne. Dans cette ordonnance rédigée en gascon Capbreton est graphié avec son orthographe actuelle. Capbreton qu’il convient de prononcer “Capbretoun” en gascon. Les célèbres Fables causides de La Fontaine en bers gascouns éditées à Bayonne en 1776 s’ouvrent sur cette intitulée Le cigale é l’arroumits au pugnade de Capbretoun.

Son écriture

En deux mots ?

Les règles orthographiques étant encore loin d’être fixées on trouve simultanément et parfois même dans un même document une forme en deux mots – Cap-Breton – qui sera abandonnée au milieu du XXe siècle.

Ses déformations

Mais aussi quelques approximations

Le 2 mai 1287, Pierre-Arnaud de Vic (clerc du Roy) reçoit d’Edouard 1er – Roi d’Angleterre, l’ordre de favoriser au maximum l’accroissement du port et de concéder à “Caberton” des terrains pour y construire des habitations… Le “Capbreton” de 1165 / 1170 et le “Caberton” de 1287 sont des formes vulgaires. Ce sont des lettres patentes du roi-duc Edouard Ier qui livrent en 1302 la première forme latinisée de Capbreton : “Capite Britonis” traduction littérale du toponyme.
Il est bien évident que la mention de Capbreton portée sur les cartes anciennes de manière souvent altérée ne doit nullement être retenue comme réalité locale. Ainsi trouve-t’on “Caurettom” chez Grazioso Benincasa (1467), “Calebertom” dans le portulan de Dijon (ca 1510), “Caberton” chez Juan de la Cosa (1500), “Cabereton” chez Diego Gutierrez (1550), “Cabertam” chez Diogo Homem (1559), “Cuberton” chez Mercator (1585), “Cabuton” chez de Hooghe (1693), etc

Toujours une énigme

Etymologie

Non totalement résolue à ce jour, aucune des nombreuses étymologies avancées semblent satisfaisantes. Ni celle supposant un lien avec le passage de Brutus, neveu de Caton, sous l’occupation romaine ni celles à consonnances anglo-saxones (“Caprit town“, “Cap Britain“, “Capère Town“, “Cap Bouret Town” …) ne trouvent de sens et de véritables existences historiques. Si l’on peut être sûr que “cap” désigne un endroit au bout, une extrémité, le déterminant breton pose toujours problème. La question de savoir si Capbreton a un rapport avec le Bretagne est toujours récurrente. Peut-être que cette piste pourrait ne pas à être négligée si l’on s’en tient à l’importance des relations commerciales que Bayonne et la Bretagne entretenaient au XIIIe siècle. Et, peut-être même bien plus tôt si on tient compte de la place primordiale du poisson dans l’alimentation de l’époque.

En tout état de cause, le nom de "Capbreton" continuera à intriguer encore longtemps…


Entre sable et océan

A l’origine

La fondation de Capbreton se perd dans la nuit des temps. Grâce à son ouverture océanique et sa localisation sur l’Adour ; le bourg se développe progressivement, entre dunes sableuses et forêt de chênes et de pins. Au Moyen-Âge, l’Adour se jette dans l’Océan, au droit de Capbreton, probablement à l’endroit du Gouf, un gouffre sous-marin d’une profondeur abyssale.

De la ville de marins à la station balnéaire

Son expansion

Au XVème et XVIème siècles, Capbreton est une cité prospère peuplée de marins, de négociants et d’amateurs grâce à son puissant port de pêche et à la culture de la vigne. Le détournement artificiel de l’Adour en 1578 entraîne des changements profonds au niveau social et économique. A la fin du XIXème siècle, le port de Capbreton est créé sur décision de Napoléon III. Puis le développement des bains de mer, du surf et de la glisse transforment le petit bourg en une des stations les plus réputées de la côte sud des Landes.

Le port au cœur

Ses habitants

Le premier noyau d’habitations de Capbreton s’implante, probablement dès le XIIème, dans le quartier Boret, autour de la commanderie des Templiers. Aux XVème et XVIème siècles, la cité, qui compte 2000 à 3000 habitants, se développe au sud, autour du port et des comptoirs commerciaux ainsi que de l’église Saint-Nicolas. Cependant, à partir du XVIIème siècle, sa population diminue peu à peu. Il ne reste dit-on, à la veille de la Révolution, que 400 Capbretonnais dans le bourg.

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Passage incontournable sur les vieilles planches de l'Estacade de Capbreton

Le virage

Un développement lié au tourisme

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Vue aérienne sur le port de plaisance de Capbreton

Capbreton change alors de visage au tournant du XXème. Le cœur de ville se densifie et se structure autour de l’église. Des magasins s’installent petit à petit dans la Grand’Rue. Les constructions se multiplient en marge du bourg d’origine. Après les deux guerres mondiales, l’urbanisation s’accélère sur toute la frange littorale. Dès les années 1960, de grands projets urbains et touristiques voient le jour tels que la création du port de plaisance ou des logements… L’urbanisation est aujourd’hui maîtrisée, dans un souci de développement durable, dans le cadre d’un Plan Local d’Urbanisme.

Le trio typique

Une architecture distinctive

Capbreton conserve trois maisons à pans de bois. Datant probablement du XVème siècle, on les surnommes « maison des anglais » en référence à la domination anglaise au Moyen-Âge. La maison du Rey, inscrite aux Monuments Historiques, a accueilli, dit-on, en 1583 Henri III de Navarre, futur Henri IV de France. La maison Brebet connaît des occupations successives au cours des siècles : habitation, magasin de cycles dans les années 1920… Acheté en 2010 par la municipalité de Capbreton elle devient la Maison de l’Oralité et du Patrimoine.

La « maison » des Templiers quant à elle, accueillait pauvres, malades et jacquets au sein d’un hôpital et d’une chapelle. Un lieu de passage et de repos, avant de rejoindre Saint-Jacques de Compostelle par voie maritime. La cloche en bronze de la chapelle, fondue en 1483, orne actuellement le clocheton de l’église Saint-Nicolas. Au centre du bourg, se trouvait une autre commanderie démolie en 1920. Une légende raconte que des souterrains la reliait jadis à un ancien couvent et à la chapelle de Bouret.

Piliers de l’Histoire

Les incontournables

  • L’actuelle mairie a été aménagée dans les années 1970 au sein d’une maison de maître occupée par l’archevêque Soulé au début du XXème siècle.L’Hôtel de ville construit en 1907 sur l’emplacement de l’annexe de la mairie est inauguré en grande pompe par le ministre des Colonies, Monsieur Milles-Lacroix.
  • Une première église est construite en 1539-1540 avec une haute tour carrée. Cette tour servait de tour de guet contre les invasions et d’amer aux navires. Plusieurs fois endommagée au cours des siècles, elle est reconstruite en 1865-1866 avec une tour cylindrique.
  • A l’intérieur, on peut y découvrir une remarquable pieta du XVème siècle et des plaques gravées portant les noms des 1062 Capbretonnais inhumés dans l’édifice depuis 1533. On y trouve également des fresques représentant des scènes de la vie de Saint-Nicolas et d’évènements maritimes, réalisés par Jules-Bertrand Gélibert, Gaston Gélibert, Claude Drouillard et Marcel Dillais.
La diversité des plages de Capbreton vue du ciel

L’essor estival

L’architecture balnéaire

Avec l’essor de la villégiature, Capbreton est le théâtre des réalisations architecturales originales et modernes. Se mélangent des styles éclectiques, cosmopolites et néo-régionaux comme le style basco-landais. Certaines constructions sont des créations d’architectes comme les frères Gomez, Albert Pomade, Jean Devert, Bernard Durand… Enfin, la seconde moitié du XXème siècle est marquée par la réalisation de construction à l’esthétique particulière. Par exemple l’ancien Ecomusée de la pêche et de la mer. Ou encore l’actuel casino, dont l’architecture est largement marqué de l’empreinte de Gaudĺ.

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